09/04/2013

On recule pas

Des mots pour nous rappeler la modestie qui ne devrait jamais quitter notre esprit. Newtown, Fukushima. Moins dramatique. Obama (quoique). Plus techno. Facebook. On se moque volontiers de nos prévisions.

Ce n'est pas le Joker qui avait dit ça dans le deuxième Batman, quand il s'adresse à Harvey Dent sur son lit à l'hôpital? Nous avons une tendance pathologique à vouloir contrôler ce qui est inconnu, le futur par exemple, et nous sommes plus confortables quand nos trajectoires obéissent à ce qu'on avait anticipé. Pourtant un invité se faufile toujours, et d'habitude, il est énorme. Il change absolument tout. C'est la loi de la vie, aussi rude que celle de la jungle.

Si l'on pense à ce site qui accapare l'existence de plusieurs par exemple, qui depuis quelques années est en voie de créer un deuxième Internet en parallèle. Vous essaierez, juste voir, de décrire 2013 à un extraterrestre sans évoquer les médias sociaux. Dans l'hypothèse où il y a véritablement de la vie ailleurs que sur terre bien sûr. Qui avait prédit tout ça? Ni Jules Verne, ni aucun universitaire doué d'une intuition de boule de cristal. Non, vraiment personne n'aurait pu s'approcher de ce qu'est notre réalité toute postmoderne s'il s'était risqué à la décrire il y a quelques années. Facebook a tout changé, vraiment.

Et puis il y a la politique. Les partis ont des programmes, ils ont encore l'audace, pour certains risible, de faire des promesses. Et puis paf! Une tuerie. Une autre. Pire que dans les pires cauchemars, pire que dans les scénarios des films les plus sordides. Les priorités changent: "Ouais, disons qu'on va attendre avant de lancer notre politique de subvention aux égouts qu'on avait promise aux États du Midwest."

Les priorités changent, la vie est bouleversée. Parlez-en aux Japonais du premier paragraphe, ou aux chargés de cours qui commençaient leur nouvelle carrière universitaire à l'hiver 2012. La vie, à défaut de trouver une meilleure expression, a d'autres plans pour tout le monde. Elle n'avertit jamais personne.

Doit-on alors se construire un bunker anti-ouragan/fusil/facebook/dictateur-nord-coréen? Non, franchement, on a déjà eu peur de cette façon-là. Des gens ont compris avant nous qu'il fallait continuer de vivre malgré le fait qu'on a cette épée de Damoclès, ce couteau sur la gorge en tout temps. On doit composer avec cette effroyable certitude que rien n'est acquis, certain, que l'on a que "Ça va bien aller " pour se rassurer.

Comme ils disaient, on avance, on avance, on recule pas.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire