27/05/2010

Une visite à la gare

Un festin pour l'âme et la vue. C'est ce dont j'ai pu me régaler en visitant le célébrissime musée d'Orsay la semaine dernière. D'ailleurs, c'est quand même remarquable, en allant chercher le lien plus haut, quand on arrive à "musée" dans la barre de recherche Google, c'est la première suggestion qui apparaît! C'est dire. Le musée d'Orsay est aux musées ce qu'est Gaudi est à l'architecture; impossible de rester insensible face à ce qu'on y voit. Les profanes, les chialeux, les blasés, les apathiques, tous ceux-là risquent de s'ouvrir à l'Art après un passage à la gare-devenue-gallerie. J'en sais quelque chose, j'ai longtemps préféré à peu près, disons, tout à la peinture. Il ne reste que le théâtre qui me fait soupirer. Si quelqu'un peut m'expliquer.

Les musées, surtout visités seuls, me semblent être une mine d'or de surprises, du moment qu'on décide de jouer le jeu. Parce qu'il s'agît bel et bien d'un jeu. À moins d'être un éminent connaisseur arborant noeud papillon et monocle en ébène, on peut être ennuyé par les peintures, spécialement celles qu'on doit aimer, et renoncer, lâchement, à tenter d'apprécier Monet ou Manet. Mais du moment qu'on se questionne sur ce que l'artiste veut nous communiquer, sur le pourquoi du trait fin plutôt que grossier, sur ce que ça signifie d'être un fauviste, on a déjà franchi un pas important. Et ce que je dis là, ça s'applique à la vie, à tout ce qui la compose. Je remercie le ciel d'être curieux à tous les jours. Les pas-curieux, je ne sais pas comment vous faites.

Bon, on s'égare. En fait pas vraiment. C'est que j'avais prévu de seulement retranscrire la frénésie de mes notes prises durant ma visite de la semaine dernière. C'est comme ça avec ce blogue: je pense m'en tirer avec une pensée, un post-éclair, et ça finit en réflexions, le tag qui de loin remporte la médaille d'or. Et j'ai osé appeler ça Pour faire une histoire courte...Je devrais me confectionner un chapelet avec les mots focus, concision et synthèse en alternance.

Puisque vous n'êtes probablement pas à Paris en ce moment, encore moins au musée en question, et que conséquemment il vous est impossible de contempler les chef-d'oeuvre de Pissaro, Van Gogh et Cézanne, voici votre prix de consolation, ce qui a retenu mon attention:

1. De Gauguin: "Il y a en somme en peinture plus à chercher dans la suggestion que la description. L'art est une abstraction, tirez-en de la nature en rêvant devant."

2. Une panneau expliquant la technique du pastel: "(...) le matériau pastel est au portrait féminin ce qu'est le maquillage à la femme elle-même: un embellissement, ou pour citer Beaudelaire (citation dans la citation) une déformation sublime de la nature." Le sempiternel débat est relancé: le maquillage cache-t-il les imperfections ou il met en valeur les traits de la femme.

3. Un nouveau mot dans mon inventaire, "daguerréotype". Selon le pitoyable mais très utile dictionnaire en ligne: "Premier procédé photographique, dans lequel l'image était fixée sur une plaque de cuivre argentée". On peut s'imaginer le bonhomme au noeud papillon et au monocle consultant quotidiennement son encyclopédie du daguerréotype en cinq tomes dans son fauteuil Rococo.

4. Observé: Des Asiatiques (pour ne pas dire des Chinois) avec leur guide audio en podcast gratuit sur leur iPhone. Jamais vous ne me verrez avec un téléphone à plus de cinquante dollars, mais je dois dire que des avancées comme celle-là, c'est assez impressionant.

C'était le deuxième et dernier post de la série inspiration.

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