26/04/2010

Les sorties

De tous les traumatismes que j'ai vécus dans mon enfance, les sorties d'école sont parmi ceux qui ont laissé le plus de marque. C'est en visitant un château ennuyant plus tôt aujourd'hui que des blessures que je croyais pansées ont ressurgi. J'ai réalisé la chance que j'avais de ne plus être en cinquième année.

Dans la vie, il y a les choses que j'adore et les choses que je déteste. Jamais je n'ai douté -c'est rare- que les sorties de classe tombaient dans la seconde catégorie. Faire partie d'un troupeau d'enfants implique que les enseignants se comportent en dictateurs du départ en autobus jusqu'à l'ultime délivrance qu'est le retour à l'école. Tout ce qui se situe entre les deux n'est qu'un cauchemar interminable. Ptit-Charles veut voir ce qu'il y derrière le muret là-bas...NON, reste-s'a-track! L'obession du troupeau indivisible. Ptit-Charles a soif,...NON, boire, c'est dans une heure! Le troupeau. Ptit-Charles trouve sa plate ce qu'il dit, le spécialiste des hiboux...Tu t'assois sur tes fesses, tu te tais et tu écoute! Le...vous avez compris.

J'ai l'impression que la façon dont on traite les enfants en sortie c'est un gros mensonge. On les veut comme aucun adulte n'est capable d'être. En un mot, parfaits. Tantôt, quand j'ai eu soif, j'ai subtilement tourné le dos au très nébuleux spécialiste des hiboux pour aller m'acheter une bouteille d'eau. Quand j'en ai eu assez de visiter, je suis parti même si je n'avais pas pris le temps de lire tous les panneaux.

On réprime les besoins des enfants sous le prétexte de les éduquer, de les discipliner. Plus grave encore, j'ai l'impression qu'on se libère la conscience en les voulant mieux que nous. Si je me sens mal de ne pas avoir plus de curiosité face à un masque de chevalier du huitième siècle, lui il en aura.

Tout au long de l'école primaire, on apprend à se contenter de sandwichs au jambon rebutants, de crudités déprimantes et de salades de fruits insipides. On se dit que le ptit va prendre des bonnes habitudes, qu'il va grandir en santé. Mais dès que les cloches de l'adolescence sonnent, on se met à manger des BigMacs et de la pizza à profusion. Une réaction viscérale à la colère emmagasinée des lunchs sans inspiration. Les choses se calment un peu par la suite, mais la majorité des grandes personnes finissent par passer leur heure de dîner dans les food court. Et la roue tourne.

1 commentaire:

  1. J'savais pas dans quel post te le faire savoir...mais y neige icitte criss!

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